AirBnb se dégonfle ?
La fin d’un cycle de capitaux faciles et peu onéreux constitue souvent le test ultime de la viabilité d’une martingale économique. Jetons un coup d’œil du côté d’AirBnb et leur promesse de transformer tous les petits propriétaires en entrepreneurs de l’hôtellerie.

Résumé de l'article
D’un concept simple et bon enfant, AirBnb est devenu au fil des ans une véritable industrie dans laquelle les particuliers et les entreprises se sont constitués des empires immobiliers.
RedFin, un courtier en immobilier résidentiel américain, vient de publier un rapport sur le segment des investisseurs, c’est-à-dire ceux qui achètent des biens dans le but de les louer et/ou de les revendre à court terme.
Au 2ème trimestre 2023, le volume des transactions a baissé de 45% sur une base annuelle, soit une des plus grosses baisses depuis la Grande Crise de 2008.
La valeur monétaire des transactions s’est élevée à 36,4 Md $, soit en baisse de 42% en glissement annuel : ceci signifierait que le volume a baissé alors que les vendeurs consentent à une baisse sur leurs prix de vente.
Le segment des investisseurs représente seulement 16% des transactions totales, alors qu’ils représentaient 19,7% en 2022 à la même période.
La plupart des investisseurs sont assis sur des gains papiers car ils avaient acheté leurs biens il y a quelques années : ils pourraient avoir envie de les réaliser pour de vrai avant que la situation ne s’empire, déclenchant potentiellement une ruée en masse vers la sortie.
Ce phénomène est intéressant à étudier car les investisseurs constituent l’un des derniers piliers qui soutient encore le prix des biens tant les acheteurs de résidences principales ont été exclus du marché à cause des coûts de financement élevés.
D'une histoire entre amis à une industrie
Le nom d’AirBnb vient d’une idée toute simple : offrir un bout de son logement à des voyageurs de passage. Le nom d’AirBnb vient d’ailleurs de "airbed and breakfast" (traduit par matelas gonflable et petit-déjeuner). Avec le temps, le concept est devenu une véritable industrie et on rencontre souvent des particuliers à la tête d’un petit empire immobilier.
L’entreprise RedFin est un courtier en immobilier résidentiel basé aux Etats-Unis. Elle a publié un article faisant état d’une baisse de 45% dans le volume de transactions réalisée par les investisseurs au 2ème trimestre 2023. Pour comparaison, le volume global a baissé de 31%. C’est une des plus grosses baisses depuis la Grande Crise de 2008.

Cette baisse intervient alors que le marché a été relativement calme après la folie constatée durant la pandémie de (2021 au début 2022). Le niveau d’achat par les investisseurs rejoint désormais les niveaux d’avant la pandémie.
Ce phénomène est inquiétant car les investisseurs faisaient partie du dernier segment du marché qui générait du volume et soutenait ainsi le niveau des prix. La population des acheteurs de résidences principales a été exclue à cause de la hausse continue des taux d’intérêts et qui par conséquent, demeurent locataires.
En chiffres absolus, au 2ème trimestre, les investisseurs ont réalisé 50 347 acquisitions, soit un niveau au plus bas depuis 2016 si l’on exclut la période du début de la pandémie.

Les analystes de RedFin notent que l’essor du marché durant la pandémie avait été porté par la convergence de taux d’intérêts bas et d’un accroissement de la demande (pour le télétravail et l’envie de vacances).
En termes monétaires, la valeur des transactions s’est élevée à 36,4 Md $, en baisse de 42% en année glissante. Ceci signifierait que le volume a baissé malgré une baisse des prix sur les biens individuels. Le retrait des investisseurs se voit également sur le pourcentage qu’ils représentent dans le marché global.

Au 2ème trimestre 2023, ils ont représenté 16% des transactions totales alors qu’ils représentaient 19,7% un an auparavant.
Autre facteur qui pourrait déclencher un mouvement dramatique des prix vers le bas : les investisseurs qui sont toujours actifs dans les transactions sont toujours dans le vert car l’immobilier est un investissement à cycle long. Ceux qui avaient acheté il y a quelques années et qui revendent aujourd’hui se fond en moyenne une plus-value de 61%. Bien que les profits soient très confortables, c’est déjà en dessous du pic de 69% atteint en 2022.
Nous sommes potentiellement en présence d’un duel de cowboys où ceux qui ont encore des gains papiers auraient envie de les réaliser, au plus vite et à n’importe prix…
Cet article ne constitue pas une recommandation à un investissement quelconque.
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