Deux facettes du crédit des ménages
Dans la théorie monétaire moderne, l’argent est essentiellement de la dette : le revenu d’une personne est fondamentalement de la dette contractée par une autre. Une économie en expansion peut être caractérisée par une expansion des crédits. Lorsque le crédit se raréfie pour une raison ou pour une autre, il peut y avoir des impacts sur l’économie réelle.

Résumé de l’article
Deux indicateurs intéressants à analyser sont les crédits aux ménages dits renouvelables (financement conjecturel et/ou de consommation) et non-renouvelables (financement de projets à durée longue).
La Réserve fédérale américaine publie les chiffres de manière mensuelle et force est de constater que le crédit renouvelable a augmenté de 9,2 Md $ en juillet.
Cela suggèrerait que les consommateurs américains ont épuisé leurs économies (3,5% du revenu disponible épargné) et doivent faire face à leurs dépenses courantes en utilisant cette source de liquidités.
Après des mois de hausse, le crédit non-renouvelable n’a augmenté que de 800 M $ en juillet : c’est un signe que les consommateurs sont passé en mode défensif où ils ont cessé de réaliser des gros projets afin de se concentrer sur les dépenses courantes.
En parallèle à ces phénomènes, le taux d’intérêts moyen pratiqué sur les dettes de cartes de crédits s’élève au taux record de 22% : va-t-on vers une vague de défauts de paiement dans le marché de crédit des ménages ?
Tu as des crédits revolver
On considère en général deux types de crédits au niveau des ménages. Le premier est le crédit renouvelable (en anglais "revolving credit"), qui est une réserve de liquidités instantanément disponible et qui sert en général en cas d’imprévu. Le deuxième est le crédit non-renouvelable qui se contracte avec des termes et des montants négociés à l’avance et qui sert à financer des projets de durée plus longues, comme par exemple l’achat d’un véhicule ou les travaux de la maison.
La Réserve fédérale américaine publie mensuellement les chiffres sur le crédit. Après un mois de juin qui a vu le montant des crédits renouvelables baisser de près de 800 M $, ce chiffre repart à la hausse au mois de juillet et pas qu’un peu : il s’est enflé de près de 9,2 Md $ !

Le bureau de recherche de la banque américaine JP Morgan avance que cela s’explique par la reprise des paiements liés à la dette étudiante et à l’épuisement des économies réalisées durant la pandémie du Covid.

Cela indiquerait que les américains ont épuisé leurs économies et doivent faire face à leurs dépenses courantes en utilisant le crédit à la consommation. A la fin du mois de juillet 2023, le montant des encours de crédits renouvelables s’élève à 1,271 trillion $, soit un plus haut jamais atteint. En face, le taux d’épargne personnelle (pourcentage du revenu disponible épargné) s’élève à tout juste 3,5%.

Les crédits non-renouvelables
Alors que les crédits renouvelables a surgi en juillet, le crédit non-renouvelable n’a augmenté que de 800 M $ en juillet. Cela contraste fortement avec les mois précédents où l’augmentation moyenne a été de 10 Md $.

Rappelons que le pic de l’augmentation a été atteint en 2022 où la hausse a été en moyenne de 30 Md $ par mois. On peut tirer comme conclusion que les ménages américains sont en mode défensif : ils se retirent des projets financement à durée longue (par exemples : les achats de véhicules, de logements, les travaux de rénovation) et ils se retrouvent obligés de faire appel aux crédits à la consommation soit pour financer un mode de vie extravagante ou plus probablement faire face aux dépenses courantes.
Taux d’usurier
Conjugué à tout cela, le taux d’intérêt moyen pratiqué sur les cartes de crédit est au-dessus du taux record de 22%.

Va-t-on vers un effondrement du marché avec une cascade de défauts de paiement ?
Cet article ne constitue pas une recommandation à un quelconque investissement.