Introduction au capital investissement
Dernière mise à jour : 30 mars 2022
Afin d’investir dans une entreprise, deux solutions existent :
LA BOURSE
La première solution, est lorsque celle-ci est cotée en bourse, c’est-à-dire que ses actions sont disponibles à l’échange, par le biais des banques ou par des courtiers. On peut donc facilement devenir investisseur de cette entreprise. C’est le cas des entreprises présentes dans le CAC40, qui rassemble les 40 plus importantes sociétés en terme de capitalisation en France. Les sociétés cotées plusieurs obligations, elles ont le devoir de rendre publics leurs comptes financiers et d’avertir tous les investisseurs des décisions d’administration, de plus, chaque investisseur, qui détient des titres peut bénéficier du droit de voter et de choisir, lors de décisions stratégiques de l’entreprise, durant les conseils d’administrations, avec un droit de vote au prorata, de manière générale, à la quantité d’action que possède l’investisseur dans son portefeuille. Les titres de ces sociétés sont donc échangeables et liquides, c’est-à-dire qu’en proportion mesurée, l’investisseur aura la possibilité de vendre au prix du marché ses actions. C’est notamment le cas pour les entreprises qui ont font parties des Large Cap, des grosses capitalisations (voir article 3 – la structure du marché français) mais ce n’est pas le cas des entreprises plus petites, cotées en bourse, comme les Small-Caps.

Les entreprises du CAC small par exemple, sont des entreprises plus petites que celles des grands marchés (CAC40, DAX30 par exemple) et sont donc moins connues du grand public. Ainsi, la quantité d’échange journalier d’action (le volume de transaction) peut être faible voire quasiment nul, ce qui implique que si un investisseur possède une grande quantité d’action de cette dernière, il risque de ne pas réussir à toutes les vendre. C’est le risque de non-liquidité du marché. Il va donc falloir faire attention et se renseigner avant d’investir dans des entreprises qui suscitent un intérêt plus faible, car il est possible que le vendeur d’action ne trouve pas de contrepartie de marché pour lui racheter ses actions ou qu’une vente excessive entraine une chute importante. À contrario, un acheteur massif entrainera aisément une hausse du prix.
LE CAPITAL INVESTISSEMENT
La seconde solution, pour les investisseurs, est le capital-investissement, il s’agit pour l’investisseur d’investir avec ses fonds propres, dans une entreprise qui n’est pas cotée en bourse, c’est-à-dire quelle n’a pas à publier ses comptes et l’achat de ses titres (ses actions) va devoir se faire en direct avec l’entreprise ou un intermédiaire, en trouvant une personne de ladite entité, qui souhaite vendre une partie ou la totalité de ses actions (d’autres méthodes existent, comme l’émission d’actions nouvelles et la dilution).
Prenons un exemple, un dirigeant d’entreprise doit bientôt partir à la retraite, sa société, qu’il a développé toute sa vie n’a pas de successeur. Dans ce cas, il va partir à la recherche d’un ou de plusieurs acquéreurs pour non seulement reprendre la direction, mais également lui donner la contrepartie financière de l’opération, afin qu’il puisse changer d’activité à sa convenance. Cependant, l’entreprise n’étant pas cotée en bourse, sa visibilité est moindre et l’échange de titre est plus compliqué. Il faut des avocats, des comptables afin de valoriser le plus justement le prix de l’entreprise, à la différence d’une entreprise cotée en bourse, où les investisseurs font son prix, on dit que le marché se régule seul et fixe son prix « au marché ». Ainsi, le capital investissement est une solution d’investissement plus complexe, mais qui peut apporter des rendements très intéressant, quand les opérations sont menées de façon fiable.
Pour donner une idée des retours sur investissement espérés, le livret A à un rendement de 0,5% par an, les assurances-vie en fond Euro entre 1,5 et 3%, les SCPI immobilières de 4 à 6% tandis que les fonds de private equity (PE : les fonds qui investissent dans des sociétés via le capital-investissement) cherchent en moyenne du 17% par an. Pour aller plus loin, le modèle du search fund, dans lequel j’ai travaillé avait pour mandat de recherche un taux cible de 30% par an.

Une opération de capital investissement est donc plus technique à réaliser et nécessite plus de moyens, car elle oblige une connaissance juridique, financière, stratégique et de négociation afin de racheter une entreprise en biais à biais avec les dirigeants et les différents intermédiaires de cession, le plus souvent les banques et analystes de fusion-acquisition (que j’appellerai M&A pour la suite des rédactions).
LE VENTURE CAPITAL – CAPITAL-RISQUE
Le capital investissement est lui-même constitué de plusieurs solutions d’investissement, tout d’abord ce qu’on appelle le Venture Capital (nommé VC), qui consiste en le financement de jeunes entreprises, c’est ce qu’on appelle également le capital-risque : les start-ups. Afin de se développer et devenir des leaders de leurs secteurs innovants, les start-ups ont besoin de fonds pour se déployer. Ainsi, des investisseurs spécialisés dans cette technique d’investissement (les business angels ou les fonds de venture capital) vont étudier les différentes start-ups, qui proposent des solutions adaptées à leur stratégie d’investissement. Il y a des structures spécialisées dans les technologies médicales : les MEDTECH, dans l’immobilier : les PROPTECH et dans les technologies financières, dont on entend beaucoup parler : les FINTECH avec des banques en ligne telles que REVOLUT en Grande-Bretagne ou encore N26 en Allemagne. Il y a évidemment de nombreux autres secteurs. Les start-ups à la recherche de capitaux vont faire ce qu’on appelle « des levées de fonds », en contactant ou en se faisant contacter par des investisseurs, puis en proposant une stratégie complète du « pourquoi on a besoin d’argent » et en pitchant leur projet. Si les investisseurs sont intéressés, ils répondront à l’appel de fonds avec un GO/ NO GO.
Le but de n’importe quel venture capitaliste va être de multiplier sa mise de départ en investissant dans un stade précoce dans une entreprise qui pourrait devenir le futur FACEBOOK, UBER, BLABLACAR ou AIRBNB, il s’agit donc d’un investissement à risque, d’où son appellation. À posteriori, il semble évident qu’investir dans Facebook ait été une opportunité très intéressante, cependant à l’époque où le premier fond a investi 500K$, Facebook ne rapportait pas d’argent et était une simple plateforme universitaire, avec de nombreux membres certes, mais pas monétisée. Ainsi, investir un gros montant était un risque conséquent, l’entreprise aurait pu couler, malgré tout, ces 500k€ se sont transformés en plusieurs milliards, mais ce n’est pas toujours le cas.
On parle beaucoup du capital investissement depuis ces dernières années, car de nombreuses levées de fonds ont été réalisées à travers le monde et la France, avec sa French Tech, qui commence à prendre une part importante dans le monde. Quelques chiffres sur le venture capital : en 2020 en France, c’est un nouveau record, plus de 5,5 milliards d’euros levés, le coronavirus n’a pas pu empêcher l’ère de la start-up nation de progresser et plus de 41 milliards d’investissements dans la tech européenne en 2020.
LE PRIVATE EQUITY – CAPITAL DEVELOPPEMENT
La seconde solution d’investissement en capital investissement est ce qu’on appelle le Private Equity (appelé PE) qui consiste en la prise de participation dans tout type de société, allant des petites valorisations, 1 à 2 millions d’euros et des plus grosses, jusqu’à des milliards. Selon l’apport, il peut s’agir de capital risque ou de capital-développement. Dans le secteur du private equity, des grands fonds d’investissement règnent sur le marché, possédant des portefeuilles de centaines d’entreprises. Deux stratégies existent pour ces fonds, l’investissement majoritaire, qui consiste comme son nom l’indique à prendre le pouvoir et le contrôle d’une compagnie en achetant un nombre d’actions de l’entreprise lui permettant de contrôler le conseil d’administration (ou bien prendre la présidence), c’est souvent le cas quand un fonds souhaite mettre en place une nouvelle stratégie pour l’entreprise, qui rapporte plus, afin de générer un meilleur retour sur investissement.
Le retour sur investissement dans le secteur du Private Equity superforme les marchés publics depuis plus de 20ans, comme nous pouvons le voir dans le graphique ci-dessous :

L’autre stratégie consiste en la prise de participation minoritaire dans de nombreuses entreprises, afin d’apporter du financement et d’accompagner des entrepreneurs dans la croissance des entreprises. L’objectif d’un fond est de réaliser sur ses participations un rendement, pour rémunérer les actionnaires du fonds avec une sortie de ses participations en général au bout de 7 à 8 ans. C’est ce qu’on appelle l’exit, le fond achète à une certaine valeur, il va ensuite aider l’entreprise à se développer pour augmenter les profits de cette dernière afin de la revendre à un prix plus cher. Une autre méthode consiste à dégager un dividende et ainsi se rémunérer par étapes sur les profits annuels de l’entreprise. Cependant, en Private Equity, la stratégie de rachat d’une part d’une entreprise ou en totalité se fait souvent par une méthode de financement appelée LBO (leverage buy-out) qui consiste en le rachat par la dette, c’est-à-dire que le fonds ou l’investisseur va contracter une dette pour acheter l’entreprise et cette dette sera remboursée durant toute la période de détention de l’entreprise par les profits réalisés par l’entreprise puis versés par cette dernière en suivant les règles financières. Ainsi, les analystes vont chercher des entreprises qui pourront être éligible à un financement via une LBO, ce qui permettra d’utiliser moins de capital (de fonds propre) pour l’achat de l’entreprise et d’user d’un maximum de dette, créant ainsi un effet de levier.
Pour vous expliquer le fonctionnement, nous allons prendre un exemple simplifié au maximum. Un investisseur a 10 millions d’euros à investir, il trouve une entreprise intéressante, valorisée 10 millions d’euros, qui génère 1,5 million de résultat net par an, il devra donc l’acheter au prix de la valorisation (après des négociations) 10 millions d’euros. L’investisseur, plutôt que de donner toutes ses liquidités pourra aller voir sa banque, expliquer sa stratégie d’investissement, pourquoi la société est fiable et demandera à la banque de lui prêter 5 millions d’euros, ce qui lui permet de garder 5 autres millions.
Ces 5 millions de dettes seront remboursés sur une période de 7 ans, soit la durée souhaitée de son acquisition, ce qui correspondra à un remboursement de 700 000€ par an, or l’entreprise génère 1,5 million, donc il semble probable qu’elle puisse honorer ses remboursements. La banque décidera donc de prêter à l’investisseur la moitié de l’investissement. Ainsi, il lui reste 5 millions qu’il pourra réinvestir dans une autre société par exemple, réduisant son risque et faisant fonctionner l’effet de levier.
C’est donc ça, le capital-investissement, investir dans des entreprises non cotées et donc peu volatiles, le capital vient aider une entreprise ou l’entrepreneur dans une phase de son développement. Vous l’aurez compris, c’est un secteur porteur qui permet de réaliser des « gros coups financiers » tant le marché est grand et plein d’opportunités.
Dans les prochains articles, nous étudierons plus en profondeur le capital investissement, ses perspectives, comment analyser et investir dans ce type de placement.
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