Les actions : Introduction à la Valorisation
Dernière mise à jour : 4 févr. 2022
Dans un article précédent, on a vu que le prix d’un actif financier représente la valeur actuelle des cash flows (flux de trésorerie) qui surviennent dans le futur. Dans cet article, on va décortiquer le concept et exposer le lien entre la théorie et le prix que l’on voit sur le site de données financières.
QU'EST-CE QU'UNE ACTION ?
Lorsque l’on a besoin de financer une entreprise ou un projet de grande envergure, il est souvent plus aisé de se réunir à plusieurs afin de partager la mise initiale et réduire l’exposition au risque de chacun.
Une question se pose alors : comment gérer la propriété partagée d’une entreprise par plusieurs entités et tout ce qui en découle : prise de décision, partage de bénéfices etc. ?
Une manière pratique de répondre à ce problème est de diviser l’entreprise en plusieurs parts que l’on attribuera aux différents partenaires, selon le montant qu’ils auraient mis dans l’affaire. Chaque part se nomme action et chaque détenteur est un actionnaire.
Une action représente donc une propriété partielle d’une entreprise… Mais cela ne veut pas dire qu’un actionnaire peut « emprunter » une voiture de fonction de l’entreprise pour aller faire un tour avec.
Concrètement, la détention d’une action se traduit par un droit de vote lors des assemblées générales et un droit aux profits accumulés de l’entreprise. Le lecteur peut lire ailleurs que c’est un droit aux dividendes (voir article tout comprendre sur les dividendes). En réalité, la réglementation comptable veut que l’entreprise ne puisse verser de dividendes qu’à partir des profits qu’elle a générés et/ou accumulés. Du coup, lorsqu’une entreprise génère des profits, le management, qui est choisi indirectement par les actionnaires, décide de ce qu’il faille en faire dans l’intérêt des actionnaires.
En résumé et en simplifiant : une action est un titre de propriété partiel d’une entreprise. La détention d’une action donne droit à un vote lors des assemblées générales et un droit sur les profits générés par l’entreprise. Une action étant une propriété partielle, la valorisation d’une entreprise doit prendre en compte la valeur additionnée des toutes les actions émises.
BILAN D'UNE ENTREPRISE ET VALEUR LIQUIDATIVE
Une entreprise est constituée d’un ensemble de choses qui lui permettent de générer un intérêt économique (des profits) : de l’équipement, des locaux, des licences technologiques etc. Cet ensemble de choses est appelé « actifs ».
Ces actifs n’apparaissent pas tous seuls et ont besoin d’être financés par des capitaux. Ces derniers peuvent provenir de deux sources : les actionnaires et des entités tierces.
S’ils sont apportés par les actionnaires, les capitaux sont appelés capitaux propres et ils peuvent être sous forme de liquidités et en nature (locaux, portefeuille de clients etc. Les entités tierces regroupent par exemple les banques, les fournisseurs, les salariés etc. La plupart du temps, l’entreprise doit de l’argent à ces entités, qui ont bien voulue faire crédit à l’entreprise (avance sur trésorerie, dettes fournisseurs, salaires dus etc). Ces dettes sont regroupées sous le terme de « passifs ».
Actifs, capitaux propres et passifs sont les trois parties d’un bilan. On peut le représenter comme suit :

Maintenant que l’on a « résumé » une entreprise, supposons que nous liquidions tous ses actifs à la valeur enregistrée par le comptable. Que ferait-on des fonds issus de la liquidation ? Dans un premier temps, il faut utiliser ces fonds pour rembourser les dettes : les salaires dus aux employés, les dettes des fournisseurs, les impôts, les emprunts bancaires etc. Ce qui reste revient aux propriétaires de l’entreprise, c’est-à-dire aux actionnaires. La part hypothétique revenant aux actionnaires s’appelle la valeur liquidative de l’entreprise.
On a donc ici une première approche de la valorisation des actions : la valeur de l’ensemble des actions émises comme étant la valeur liquidative de l’entreprise.
Notons que dans notre cas particulier où les actifs et passifs sont liquidés/remboursés à la valeur comptable, la valeur liquidative de l’entreprise est égale à la valeur des capitaux propres. Bien sûr, les sommes obtenues lors des liquidations dans la réalité sont souvent très différentes des valeurs comptable (par exemple, les équipements sont liquidés à un prix très en dessous de la valeur comptable à cause d’une faible demande).
CAPITALISATION BOURSIÈRE
Dans cette partie, nous allons réintroduire le concept de valeur présente de cash flows futurs que l’on a vus dans un article précédent.
On a vu que la valeur d’un actif financier est la valeur présente des cash flows que l’actif générera dans le futur. De plus, selon le profil risque/profit des différents actifs financiers, les investisseurs vont demander différents taux d’intérêt différents.
Voici le lien avec la valorisation des actions : les profits générés par l’entreprise sont en fait les cash flows de l’actif financier, et le risque de l’entreprise calculé par rapport au risque du marché action tout entier fait office du taux d’intérêt.
La valeur présente des profits futurs attribuables aux actionnaires d’une entreprise s’appelle la capitalisation boursière.
CAPITALISATION BOURSIÈRE & VALEUR LIQUIDATIVE, LAQUELLE PRENDRE ?
Sur les sites d’information financière, on verra surtout la capitalisation boursière. C’est en général ce qu’il faut considérer. La raison est que l’on considère que l’entreprise ne va pas faire faillite et donc on peut se concentrer surtout sur les profits futurs de l’entreprise.
La valeur liquidative devient importante lorsque le marché pressent une faillite prochaine de l’entreprise et commence à calculer la part qui reviendrait aux actionnaires une fois la procédure de liquidation terminée.
CONCLUSION
Une action est un titre de propriété partielle d’une entreprise. Elle donne un droit de vote aux assemblées générales et un droit aux profits futurs générés par l’entreprise.
Une entreprise génère un intérêt économique grâce à ses actifs qui sont financés par deux types de capitaux : les capitaux propres apportés par les actionnaires et les passifs qui sont les dettes contractées auprès de tierces entités. Les fournisseurs de capitaux demandent une rémunération sur le capital employé.
La valeur liquidative est l’hypothétique montant restant pour les actionnaires une fois les actifs de l’entreprise liquidés et les passifs payés.
La capitalisation boursière est la valeur présente des profits futurs de l’entreprise attribuables aux actionnaires. Cette valeur est un prix du marché.
Valeur liquidative et capitalisation boursière peuvent tous deux s’appliquer à la valorisation d’une action mais dans des contextes différents. Le premier cas s’applique quand on pressent une faillite d’entreprise. Le deuxième cas est le cas général où le marché s’intéresse aux futurs profits attribuables aux actionnaires.
Cet article a pour but de poser la base théorique de la valorisation des actions. Dans un prochain article, nous allons passer à la pratique et aux considérations à avoir pour former une opinion sur telle ou telle action. N’hésitez pas à nous laisser des commentaires et à nous poser des questions.
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