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The times they are a-changin'

Résumé de l’article

  • Le 26 juillet 2023 a eu lieu un nouveau coup d’état au Niger : cet évènement s’inscrit dans une série de bouleversements ayant déjà eu lieu dans la région.

  • Le Niger est un des fournisseurs principaux de la France en uranium, mais malgré ce fait, une pénurie n’est pas à craindre.

  • En revanche, le marché de minerai d’uranium est un marché structurellement en déficit : la disruption d’un des producteurs et/ou l’apparition de nouvelles demandes peuvent avoir un effet dramatique sur le prix.

  • L’entreprise de transport Yellow vient d’annoncer son dépôt de bilan après avoir eu du mal à atteindre une profitabilité suffisante pendant des années et a récemment vu ses clients partir, la mettant dans une situation intenable.

  • Packaging Corporation of America est la plus grosse capitalisation boursière aux Etats-Unis se spécialisant dans la vente d’emballages en carton.

  • L’entreprise vient d’annoncer une baisse de se vente et une dégradation de ses marges.

  • Les cas de Yellow et de Packaging Corporation sont peut-être des signes avant-coureurs de récession à venir.

 

Depuis la pandémie du Covid, on a commencé à voir l'ordre des choses changer. Ce phénomène s'est amplifié avec le conflit en Ukraine. L'idée ici n'est pas prédire la fin du monde, mais de rendre compte des évènements qui sont autant de signes qui indiquent qu'un processus de basculement est en cours.


L’Afrique francophone et l’effet domino

Le 26 juillet 2023 a eu lieu un coup d’état au Niger à l’encontre du Président Mohamed Bazoum, le troisième en l’espace de 2 ans. A une échelle plus large, cet évènement s’inscrit dans une série de coups survenus dans d’autres pays en Afrique : le 24 mai 2021 au Mali, le 5 septembre 2021 en Guinée, le 25 octobre 2021 au Soudan et le 30 septembre 2022 au Burkina Faso. La proximité temporelle et géographique laisse à penser à un effet domino qui s’étend de la façade atlantique jusqu’à la mer Rouge.


Si on regarde les données sur les exportations compilé sur le site de l’Observatory of Economic Complexity, on remarque que le minerai d’or est le produit d’exportation principal de ces pays. Au niveau des débauchés à l'export, les Emirats Arabes Unis sont surreprésentés, suivies par la Chine et l'Inde. Le cas du Burkina Faso est curieux car c’est la Suisse qui tient le haut du panier, sûrement pour remplir les coffres-forts des banques zurichoises (je plaisante).


Le Niger est une des sources principales d’approvisionnement en minerai d’uranium pour les centrales française. L’observation de la part nigérienne dans les importations a été irrégulière au cours des dernières années mais la tendance est à la hausse.


D’après la Société Française d’Energie Nucléaire, en 2022, les plus gros fournisseurs d’uranium sont le Kazakhstan, l’Australie, l’Ouzbékistan et le Niger.


Malgré la diversification des sources d’approvisionnement, c’est un marché en déficit structurel de production qui n’est pas encore corrigé. Néanmoins, le risque de pénurie est faible car le coût en uranium pour le fonctionnement des centrales est relativement faible par rapport au coût global de fonctionnement. En case de stocks en dessous du niveau de sûreté, les opérateurs de centrales tendent à n’avoir aucun scrupule à se procurer le minerai jaune à n’importe que prix.


Le marché semble l’avoir compris :


Au-delà de l’uranium, c’est aussi un projet de construction de pipeline de gaz naturel qui tombe à l’eau, exerçant une pression supplémentaire sur l’indépendance énergétique de l’Europe :


Clap de fin pour Yellow

Si l’on en croit Janet Yellen, la Secrétaire au Trésor des Etats-Unis et Jerome Powell, le président de la Réserve Fédérale des Etats-Unis, la récession devrait être évitée malgré un ralentissement de la croissance. Et les données économiques récentes leurs donnent raison : le PIB américain a crû de 2,4% au 2ème trimestre contre une estimation de 1,8%.


Et si ces données sont non pertinentes car elles représentent une mesure du passé qui ne prédit pas l’avenir ?


La société américaine de transport de marchandise Yellow a mis un terme à son opération et va déposer le bilan. Après des années difficiles où l’entreprise n’avait pas réussi à dégager de bénéfices suffisants, le départ récent de clients a été le coup de grâce.


Deux constats : si l’économie va bien, pourquoi les clients ont disparu ? Le cas de Yellow est l’exemple parfait de société zombie : une entreprise qui n’est pas assez compétitive pour dégager un niveau de profit suffisant pour évoluer dans le temps et qui a été maintenu en vie uniquement grâce au capital facile. Le moindre changement au niveau opérationnel (fuite des clients, hausse des coûts) et/ou niveau financier (hausse des coûts de financement) et on a une entreprise en grande difficulté.


Evidemment, le marché a salué la faillite de cette vénérable entreprise :


Par expérience, c’est un mouvement purement technique expliqué par les clôtures en masse de position de ventes à découvert. C’est éventuellement aussi une spéculation sur la valeur liquidative des actifs de l’entreprise (entrepôts, camions, machines etc). A cette occasion, l’entreprise sera toujours cotée mais dans un échange OTC ("over the counter" ou "gré à gré" en français) avec un code à 5 lettres.


Prédire l’économie avec les objets du quotidien

Alan Greenspan, le président de la Réserve Fédérale des Etats-Unis entre 1987 et 2006, a notoirement utilisé l’indice du sous-vêtement masculin pour jauger de l’état de l’économie. Le principe est que dans une économie bien portante, les hommes vont dépenser de l’argent dans des sous-vêtements. Dans une économie mal en point, ils auraient tendance à les changer moins souvent car ils feraient des économies et de toutes façons, pas grand monde ne remarquerait l’état déplorable de leurs sous-vêtements.



Sans être aussi ambitieux que le Maestro (surnom donné à Greenspan), je propose de regarder l’utilisation des boîtes en cartons, tant les ventes du commerce en ligne sont omniprésentes dans la vie moderne. Une économie qui va bien est une économie qui consomme, et donc, des consommateurs qui commandes des choses en masse sur internet, et donc une hausse de l’utilisation d’emballages en carton.


Packaging Corporation of America est la plus grosse capitalisation boursière aux Etats-Unis pour ce qui est des emballages en carton, que ce soit pour les produits finis que pour le transport de marchandise. La santé financière de cette entreprise est une bonne mesure de la consommation de cartons aux Etats-Unis.


Depuis 6 mois, on observe une baisse continue de livraisons d’emballages en cartons par l’entreprise américaine Packaging Corp.


Cela s’est reflété dans l’annonce des résultats du 2ème trimestre de l’entreprise :


Le chiffre d’affaires au 2ème trimestre 2023 a baissé de 12,75% en année glissante tandis que le chiffre d’affaires du 1er semestre a baissé de 10,18% : on observe une accélération de la baisse au 2ème trimestre.


Le bénéfice net a baissé de 32,77% par rapport à l’année dernière à le même période. On peut imputer ceci à la difficulté de l’entreprise à contenir ses coûts et/ou l’incapacité de transférer ces hausses à ses clients.


Dans la conférence téléphonique que la direction avait donné après publication des résultats, elle a tenté de se montrer rassurante en disant que les livraisons devraient reprendre à un niveau normal dans le 3ème trimestre mais sans donner aucune raison…


Cet article n'est pas une recommandation à un quelconque investissement.

 


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