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Une inflation collante aux Etats-Unis

Résumé de l’article

  • Une mesure de l’inflation aux Etats-Unis, le Consumer Price Index (CPI), est ressortie à +3,2% au mois juillet, alors que les économistes attendaient une hausse de +3,3%.

  • Malgré une inflation plus faible que prévue, le CPI est en augmentation par rapport à juin où il était de +3%.

  • Le Core CPI qui exclue les prix de la nourriture et de l’énergie est à +4,7%, soit encore en dessous du consensus de +4,8%.

  • Dans le détail, les CPIs liés aux services et aux transports reste impassiblement élevée, puisqu’ils sont respectivement de +7,8% et de +8,2%.

  • Le CPI général semble avoir été contenu grâce à la baisse de l’énergie et des prix des voitures d’occasion.

  • La baisse des prix de l’énergie s’explique par une base élevée en 2022, provoquée par le conflit en Ukraine.

  • De plus, la perspective de poursuite de la baisse du prix de l’énergie semble difficile à croire tant les acteurs (comme l’Arabie Saoudite) cherchent à agir pour faire augmenter les prix.

  • Le marché des voitures d’occasion est très sensible aux taux d’intérêt et ceux-ci sont au plus haut, rendant les achats plus difficiles.

  • Le constat est que le ralentissement de la hausse de l’inflation se fait surtout à la marge et l’on a du mal à l’expliquer par une amélioration structurelle de la productivité.


Les Etats-Unis ont publié les chiffres du Consumer Price Index (CPI ou indice de prix à la consommation en français) pour le mois de juillet et ils sont ressortis à +3,2% par rapport à l’année dernière à la même période. Le CPI est ressorti en dessous du consensus puisqu’il prévoyait une augmentation de 3,3%. Toutefois, l’augmentation de juillet est au-dessus de celle de juin qui était de 3,0%. Cette augmentation met fin au record de 12 mois de baisses consécutives.


En excluant les composants liés à la nourriture et à l’énergie (car trop variable d’année en année), nous obtenant un CPI dit "core" qui ressort à +4,7% au mois de juillet. Le consensus des économistes prévoyait une hausse de 4,8%, ce qui constitue une bonne nouvelle pour la Réserve Fédérale et sa politique de guerre contre l’inflation.


Un regard sur le détail des évolutions des prix révèle une hausse modeste dans les compartiments liés à la nourriture et à l’énergie. Sans pouvoir déterminer de manière conclusive sur la fin de la hausse de l’inflation, on peut dire qu’il reste du travail à faire pour contenir la flambée des prix de la nourriture.


Le prix de l’énergie a beaucoup baissé comparé à 2022 mais cela peut être attribué à un effet de base lié au confit en Ukraine qui a fait flamber les prix de manière conjoncturelle. Les hausses consécutives en juin et juillet en plus des coupes dans la production annoncée par l’Arabie Saoudite constituent des arguments qui pourraient refaire partir à la hausse le prix de l’énergie.


L’inflation dans les dépenses liées aux services et aux logements se révèle particulièrement "collante" ("sticky" en anglais). En effet, les dépenses liées au logement ont monté de 7,7% et celles liées aux services de transports de 9%. Pour rappel, ces chiffres au mois de juin ont de respectivement +7,8% et +8,2%.

Finalement, la partie qui a tempéré le chiffre global de l’inflation a été les dépenses dans les voitures d’occasion (en plus de l’influence des prix de l’énergie), en baisse de 5,6%. Un fait pas étonnant quand on connaît la moyenne des taux d’intérêts pratiqués pour les emprunts automobiles aux Etats-Unis :

Les marchés semblent se montrer convaincus par la thèse de la baisse de l’inflation puisque les marchés actions montent (plus besoin de monter les taux) ainsi que la paire euro-dollar (pouvoir d’achat en dollar qui augmente).


Pour faire mon rabat-joie

Dans le détail, l’inflation reste persistante dans les services et les transports tandis que le gros du ralentissement est porté par l’énergie et les prix des voitures de seconde main. Pour la nourriture, la hausse est ralentie mais c’est toujours une hausse. Les récentes nouvelles dans ce secteur ne sont pas rassurantes (explosions de silos à grains en France et en Turquie).


Pour l’énergie, nous sommes peut-être encore sous l’effet de base étant donné la flambée exceptionnelle liées au conflit en Ukraine. De plus, la structure du marché du pétrole laisse à penser que la baisse pourrait n’être que de courte durée.


Le prix des voitures d’occasion est très sensible aux taux d’intérêt puisque toute hausse de celui-ci rend l’achat plus compliqué. On se rend compte que la baisse de l’inflation a été alimenté par la partie la plus sensible aux variations de taux d’intérêt mais que les problèmes fondamentaux liés à la productivité n’ont pas été résolus.


Jerome Powell de la Réserve Fédérale américaine ne veut absolument pas provoquer de crise économique ou financière, mais pour autant il ne peut ignorer le sens des signaux faibles. Les marchés vont vraisemblablement être enthousiastes et penser que l’inflation a été vaincue… Et ils vont faire semblants d’être benoîtement déçus si Powell annonce qu’un resserrement est à l’ordre du jour. Bref, acheter aujourd’hui serait comme participer à un jeu euphorique de chaises musicales.


Cet article ne constitue pas une quelconque recommandation d’investissement.

 

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